
Le « polymorphisme constitutionnel » en Afrique
Montréal (QC) H3T 1J7
Description
DESCRIPTION
Bien que nourrissant l’imaginaire d’un peuple aspirant à l’émancipation, au progrès social et à l’égalité, les constitutions se sont bien souvent révélées des instruments de domination, donnant la priorité aux droits dits « économiques » (au premier chef la notion de propriété privée) sur les droits dits « sociaux » (droit du travail notamment), alors même que ces derniers n’étaient pas fondamentalement voués à être opposés.
Dès lors, sont-ce bien les pouvoirs arbitraires du souverain que les constitutions ont historiquement cherché à circonscrire, ou bien les changements économiques d’ampleur que suppose un gouvernement populaire, à savoir une distribution alternative des richesses ? Comment caractériser les rapports ambigus, les tensions qui existent entre le constitutionnalisme et la démocratie ? Que cherche au juste à protéger la constitution : la souveraineté du peuple, ou le libre fonctionnement du marché ? Les constitutions sont-elles véritablement capables de faire advenir les idéaux de progrès social et d’émancipation qu’elles proclament ?
Les travaux de Guy Azebové Tetang proposent une nouvelle hypothèse pour rendre intelligible la fabrique des constitutions en Afrique, et partant rouvrir l’instance pendante du « procès en mimétisme » dont elle a longtemps été l’objet. Sa thèse de doctorat intitulée « L’imaginaire constitutionnel en Afrique subsaharienne » présente notamment l’idée d’un « polymorphisme constitutionnel » propre à chaque environnement socio-politique renfermant des références identitaires distinctes, voire antinomiques, dont le tissage s’opère aujourd’hui à travers une ré-imagination constitutionnelle continue. Son intervention clôturera le cycle en ouvrant nos horizons sur les nécessaires efforts de ré-imagination constitutionnelle, dans le contexte africain et au-delà.
Conférencier ou conférencière
Guy Azebové Tetang
Titulaire d’un doctorat en droit public de la Faculté de droit de l’Université de Montréal. Il est l’auteur d’une thèse portant sur l’imaginaire constitutionnel en Afrique subsaharienne, qui a reçu une mention spéciale du prix 2024 de l’Association des hautes juridictions de cassation des pays ayant en partage l’usage du français (AHJUCAF).