Aujourd’hui, les provinces jouent un rôle de premier plan dans le système d’immigration canadien. Si l’implication des provinces dans ce domaine est un trait fondateur du fédéralisme canadien, il n’a jamais été aussi contemporain. Au cours des dernières décennies, le Québec a mené la marche, avec un point culminant en 1991 avec l’Accord Canada-Québec. Toutefois, cet accord est actuellement réexaminé à la lumière de nouvelles dynamiques: l’afflux croissant de demandeurs d’asile, l’augmentation spectaculaire des migrants temporaires ou encore les délais liés au regroupement familial.
Les autres provinces ne sont pas en reste. Neuf provinces et deux territoires sélectionnent, à travers les Programmes des Candidats des Provinces (PCP), près d’un résident permanent sur quatre. Au-delà de l’immigration économique, elles font face à de nouveaux défis, tels que l’accueil des Ukrainiens, les quotas pour les étudiants étrangers ou la mobilité interne des migrants et des enjeux de rétention. Plus généralement, les provinces doivent naviguer un contexte économique moins favorable, où leurs positionnements sur la migration sont directement liés à leurs compétences en matière de santé, d’éducation et de logement.
Face à ces enjeux, les relations intergouvernementales évoluent, donnant lieu à une danse complexe entre 11 (même 13 en comptant les territoires) acteurs, avec l’émergence de nouvelles coalitions possibles et des tensions plus visibles. Dans ce contexte mouvant, marqué par une diminution des cibles d’immigration, une succession d’annonces et de changements politiques tant au niveau provincial que fédéral, cette table ronde rassemble des experts et expertes de premier plan. Elle vise à évaluer l’évolution du fédéralisme de l’immigration au Canada, à décrypter les dynamiques politiques provinciales et fédérales et à identifier les enjeux à venir.