À l’heure où l’on ressent un sentiment de malaise généralisé sur les effets de la discrimination systémique, l’analyse des conditions qui favorisent l’inclusion de la diversité dans toutes ses formes devient cruciale pour les acteurs du milieu. Cette volonté d’inclure s’articule de façon particulière à l’échelle de l’espace urbain. À Montréal comme au Québec et ailleurs au Canada, il y a une nécessité de se pencher sur les pratiques inclusives afin de privilégier la cohésion sociale et la participation citoyenne en contexte interculturel.
Bien qu’il n’ait jamais fait l’objet d’une politique formelle, plusieurs observateurs pensent que l’interculturalisme québécois répond au contexte et aux besoins spécifiques du Québec. Par ailleurs, à l’échelle internationale, le Québec est de plus en plus vu comme un foyer de la pensée interculturelle. Malgré ces reconnaissances, il reste à expliquer le sens de l’interculturalisme sans réduire les dynamiques interculturelles à une série de politiques de gestion de la diversité; de là vient l’importance de parler de l’inclusion en contexte interculturel. Les dynamiques dites « interculturelles » sont vécues à plusieurs échelles : à l’intérieur de nos foyers comme dans nos milieux de vie (travail, espaces publics, etc.). Les dynamiques interculturelles sont parfois source d’harmonie et de compréhension mutuelle ; elles peuvent être aussi une source de tensions sociales et de discrimination. D’où le besoin d’un cadre d’analyse systémique pour comprendre les dynamiques d’inclusion et d’exclusion, et offrir des outils qui permettent d’avancer non seulement la recherche mais aussi les pratiques professionnelles et organisationnelles.
«?De l’exclusion à l’inclusion : Un partenariat sur les pratiques inclusives en contexte interculturel?», s’inscrit dans la 3e phase d’un partenariat multisectoriel et collaboratif, mis en place en 2012. Ce projet propose d’encadrer une démarche concertée d’amélioration des pratiques inclusives dans plusieurs milieux organisationnels et institutionnels de Montréal. Au Québec et à Montréal, on peut constater que même s’il existe des politiques et programmes qui font la promotion de l’inclusion, il subsiste beaucoup de disparités au niveau de la compréhension et de la mise en œuvre de cette notion. Parallèlement, de nombreux groupes communautaires œuvrant au service des populations les plus vulnérables développent des pratiques inclusives efficaces et connectées aux réalités des terrains, mais leurs initiatives, en raison de manque de ressources, ne sont pas systématiquement documentées et ne peuvent donc pas être transférées dans d’autres milieux. C’est dans ce contexte que les membres du partenariat ont exprimé le besoin de mobiliser du savoir sur les pratiques inclusives en contexte interculturel.