De manière dramatique, les violences se poursuivent et s’aggravent dans l’espace sahélien. Certaines sont perpétrées par des groupes djihadistes, à la fois dans la région dite des « trois frontières » entre le Burkina Faso, le Mali et le Niger, et sur le Bassin du lac Tchad. D’autres violences sont commises par des groupes d’auto-défense ou par des milices communautarisées, tandis que certaines unités des forces de défense et de sécurité sont accusées de commettre des exactions et que les activités criminelles, perpétrées par des individus ou des groupes souvent non identifiés, gangrènent la région. La communauté internationale tout comme les États sahéliens, en proie à une profonde crise de gouvernance dont témoignent les six coups d'états survenus dans la zone depuis 2020, se révèlent démunis pour résoudre cette crise multidimensionnelle, qui va bien au-delà de la seule problématique de la lutte anti-terroriste.
CONFÉRENCIÈRE :
Niagalé Bagayoko est docteure en science politique, diplômée de l'Institut d'études politiques de Paris. Spécialiste des politiques de sécurité en Afrique francophone, elle a dirigé le programme « Maintien et consolidation de la paix » de l'Organisation internationale de la Francophonie après avoir été chercheure au Royaume-Uni. Elle est actuellement présidente de l’African Security Sector Network et enseignante à Science Po (Paris).