Débute à 
Pavillon Lionel Groulx, 3150 rue Jean Brillant,
Montréal

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la stigmatisation est une marque de honte, de disgrâce et de désapprobation, conduisant une personne à être évitée et rejetée par les autres. Cette stigmatisation crée des obstacles par rapport au traitement, à l’inclusion dans la société et à l’accès aux services des personnes ayant des troubles du développement.

En tant que trouble du développement, l’autisme n’en fait pas exception. Les situations d’exclusion et de stigmatisation sont courantes dans la vie d’une personne autiste, aboutissant même parfois à des violences physiques et psychologiques. La lutte contre la stigmatisation à l’autisme est très importante, mais les interventions visant la réduction de la stigmatisation ne sont pas toujours efficaces. Cette thèse vise donc à explorer les enjeux liés à la stigmatisation envers les personnes autistes et à évaluer un outil technologique, une simulation de réalité virtuelle, pour en diminuer les impacts.

La première étude a examiné l'influence de variables sociodémographiques sur les attitudes, les connaissances et l'ouverture envers l'autisme ainsi que les associations potentielles entre ces construits dans une population francophone. Dans l’ensemble, les résultats de cette étude indiquent des attitudes modérément positives, des connaissances modérées et des niveaux élevés d'ouverture à l'autisme dans notre échantillon de 53 personnes principalement composé d’étudiants au cégep. Les participants dans le domaine de la physique, la biologie, les mathématiques ou l'informatique ont montré une plus grande connaissance de l'autisme.

De plus, les personnes qui connaissaient une personne autiste ont obtenu des scores plus élevés sur les échelles de connaissance et d’ouverture. Les analyses ont révélé une forte corrélation entre les échelles des attitudes et d’ouverture et une corrélation modérée entre les échelles des connaissances et d’ouverture. Ces résultats suggèrent que l’échelle des attitudes et de l’ouverture ont peut être mesuré le même construit. Néanmoins, chaque échelle pourrait demeurer pertinente pour examiner les effets des programmes de sensibilisation à l’autisme.

La deuxième étude visait à développer et évaluer une application de réalité virtuelle conçue pour mettre les participants « dans la peau » d'une personne autiste pendant une tâche de routine. Nous avons mené un essai contrôlé randomisé dans lequel 104 participants d’une communauté cégépienne ont répondu aux questionnaires utilisés dans la première étude. Avant de répondre à ces questionnaires, les participants du groupe expérimental ont également complété une simulation de réalité virtuelle de 8 minutes conçue par l'équipe de recherche en collaboration avec des personnes autistes.

Les résultats ont montré que les participants qui ont complété la simulation de réalité virtuelle présentaient des attitudes plus positives, plus de connaissances et une plus grande ouverture envers l’autisme que ceux du groupe contrôle.

Ensemble, les études effectuées dans le cadre de ma thèse doctorale soulignent que les simulations de réalité virtuelle sont des outils prometteurs pour sensibiliser à l’autisme. Les études futures doivent continuer à s’intéresser à l’efficacité des outils technologiques, mais également aux facteurs sous-jacents qui favorisent leur utilisation dans le cadre d’interventions de sensibilisation.