Dans l’Europe du XVIIe siècle submergée par la mode baroque, un certain nombre de résistances apparaissent, souvent regroupées de façon simpliste sous le terme « classicisme » et dont la France serait le foyer par excellence. Sa production artistique singulière, et pourtant très diversifiée, croît en richesse et en somptuosité en même temps qu’elle est mise plus étroitement au service du pouvoir par les souverains. Seule la disparition du Roi-Soleil assouplira ce carcan, laissant la France céder à la tentation baroque sous la forme du style dit « rocaille », un art allégé qui laisse la place à la fantaisie, aux scènes galantes, aux genres mineurs.
En s’érigeant en république et se soumettant à la Réforme, les Pays-Bas du Nord offrent un contexte inédit pour la production artistique : les commanditaires traditionnels – l’Église et le souverain – ont disparu, remplacés par une bourgeoisie d’affaires entreprenante et prospère, ce qui explique l’extrême originalité de l’art néerlandais. Quant à l’Angleterre, indifférente aux grands courants artistiques continentaux, elle est l’autre foyer de résistance au baroque, sans toutefois donner lieu à un art homogène.
C’est au milieu du XVIIIe siècle que se généralise le refus du baroque : sous l’impulsion des Lumières et de découvertes archéologiques majeures, le goût pour l’antique connaît un regain de faveur; le néoclassicisme s’impose alors.
Conférencière :
Armelle Wolff est historienne de l’art, diplômée de l’Université de Tours et de l’École du Louvre à Paris, conférencière indépendante en histoire de l’art et en patrimoine architectural (Archimuse : https://armellewolff.wixsite.com/archimuse) et accompagnatrice de voyages culturels. En 2018, elle a conçu un site Internet voué à l’architecture Art déco de Montréal (https://montrealartdeco.wixsite.com/artdeco).