On a souvent louangé le génie des œuvres de jeunesse des grands compositeurs. Alors que leurs prédécesseurs se sont escrimés à développer de nouveaux courants musicaux, les jeunes compositeurs de la génération suivante semblent avoir pratiquement tout intégré à la naissance et nagent avec aisance dans ces mêmes esthétiques, sans effort. C’est le cas de Schönberg avec sa Verklärte Nacht, vaste poème musical écrit en 1899 lorsqu’il n’avait que 20 ans. L’œuvre marie avec une habileté extraordinaire la rigueur structurelle de Brahms et le langage harmonique de Wagner, ainsi que toutes les esthétiques de la fin du XIXe siècle dans une forme de postromantisme fluide et expressionniste.
Œuvre d’abord composée pour un sextuor à cordes, il en réalisera une transcription pour orchestre à cordes quelques années plus tard, en 1917. C’est précisément cette version que Jean-François Rivest examinera en détail et qu’il dirigera le 26 mai à la tête de I Musici de Montréal et des Violons du Roy combinés. Elle est basée sur un poème de Richard Dehmel qui met en scène un homme et une femme qui marchent lentement dans la nuit. Elle cache un secret terrible et n’ose à peine lui avouer. Puis, au milieu de l’œuvre, il la réconforte, l’accepte, et toute la nuit en est transfigurée…
Conférencier :
Jean-François Rivest, professeur titulaire à la Faculté de musique depuis plus de 25 ans, dirige l’Orchestre de l’Université de Montréal qu’il a fondé (où plus de 1000 jeunes musiciens sont passés). Formé à la Julliard School de New York, il a été l’un des violonistes les plus doués de sa génération. Directeur artistique et chef de l’Orchestre symphonique de Laval, de l’Ensemble Thirteen Strings d’Ottawa et chef en résidence à l’Orchestre symphonique de Montréal pendant de nombreuses années.