Débute à 
Montréal (Québec) Canada

Analyse des pratiques d'évaluation des apprentissages dans les disciplines de l’ingénierie dans le contexte de l'enseignement supérieur en Tunisie

Sous la direction de recherche de Micheline- Joanne Durand

Résumé

L’évaluation des apprentissages occupe une place importante dans les dispositifs de formation. Les décisions évaluatives peuvent avoir un impact majeur sur l’avenir professionnel de l’apprenant. Les enjeux peuvent être également élevés pour toute la société. Par ailleurs, bien que l’enseignant soit le premier responsable de l’évaluation, d’autres acteurs internes et externes y participent : les évalués, les acteurs institutionnels, les décideurs du ministère, les organismes accréditeurs, etc. L’évaluation semble bien plus complexe qu’elle n’y paraît.
Dans le contexte de l’enseignement supérieur tunisien, il y a un manque de recherche dans le champ de l’éducation et plus particulièrement en lien avec la question de l’évaluation des apprentissages. C’est pourquoi cette étude se propose de tenter de dissiper le flou qui entoure les pratiques évaluatives, qui, à notre connaissance, n’ont pas été traitées comme objet de recherche dans le contexte de l’université tunisienne.
Dans la présente étude, le concept de « culture d’évaluation » est central. L’analyse culturelle réalisée s’appuie sur la forte ressemblance entre les concepts de culture et celui de pratique. Cela nous a conduit à adopter un cadre d’analyse inspiré de la théorie des architectures de la pratique (Kemmis, 2009; Kemmis et al., 2014b). Les objectifs spécifiques consistent d’abord à décrire en détail les pratiques d’évaluation des apprentissages des enseignants ciblés et, ensuite, à identifier les patrons culturels associés à ces pratiques.
L’ethnographie est la méthodologie retenue pour cette recherche. Elle implique de mener une étude de terrain auprès d’un groupe social de « natifs ». Il s’agit d’un groupe d’enseignants appartenant aux disciplines de l’ingénierie œuvrant à l’université de Gafsa. Les données ont été recueillies à l’aide des méthodes de l’entrevue individuelle semi-dirigée, de l’observation participante et de l’étude de documents.
L’analyse des pratiques évaluatives dans le cadre de cette étude a permis de dégager quelques constats généraux. D’abord, l’évaluation est avant tout un dispositif technique. Il s’agit en outre d’une activité plurielle où des pratiques singulières se développent. Néanmoins, les enseignants tendent à suivre un processus officiel générique. Un autre constat concerne le caractère solitaire de l’activité d’évaluation qui se manifeste dans le manque de collaboration et l’existence de pratiques de « bricolage ». Il apparaît aussi que les enseignants sont insatisfaits des pratiques évaluatives existantes et tentent par de multiples moyens de les améliorer, mais sans impact réel. Le système évaluatif officiel est trop rigide pour permettre de vrais changements dans les pratiques. Cela contribue à renforcer la logique du devoir qui consiste à répondre aux exigences administratives en matière d’évaluation. Paradoxalement, les prescriptions officielles ne sont pas toujours respectées. Les résultats montrent également l’existence de conflits dans les activités d’évaluation collaboratives. Tous ces éléments conduisent à un manque de transparence dans l’évaluation. Finalement, les résultats suggèrent une certaine prévalence de la tolérance dans la culture d’évaluation.
À travers cette étude, nous présentons une ethnographie assez détaillée en tant que contribution importante pour la recherche en évaluation. Les acteurs du terrain pourraient s’y référer pour développer des dispositifs de formation plus efficaces en ingénierie.

Soutenance virtuelle par Zoom.

Lien pour assister à la soutenance : https://umontreal.zoom.us/j/87317227840?pwd=b1NvbG5wYStEeUlOdE8vK2IzbkhNQT09

ID de réunion : 873 1722 7840
Code secret : 893946

Soutenance de thèse d'Ali Messaoud