L’ascension d’un jeune homme des Lumières
Archétype des jeunes nobles désargentés éduqués dans la France monarchique et dans l’Europe des Lumières, Napoléon Bonaparte a bénéficié du contexte révolutionnaire qui lui a permis de gravir très rapidement les échelons militaires. Victorieux en Italie, s’imposant sur la scène diplomatique face à l’Autriche, il devient un homme qui compte sur la scène politique du Directoire. Mais s’il réussit son coup d’État en novembre 1799, c’est aussi parce qu’il est porté par tous ceux qui voient en lui l’homme capable de clore la Révolution.
Un monarque aveuglé par sa gloire
En se faisant empereur en 1804, Napoléon propose à la France de revenir à un cadre monarchique qui fait sens pour beaucoup, mais avec un souverain qui est l’héritier de la modernité révolutionnaire. À force de réorganiser la France tout en y contrôlant la vie politique, sociale et culturelle, il en vient à incarner la nation tout entière. Il se considère dépositaire de la gloire qu’il lui a donnée par ses victoires successives sur les ennemis de la France révolutionnée, au point d’être incapable, finalement, de bâtir une paix durable, ce qui a causé sa perte.
« Napoléon, l’homme qui ne meurt jamais »
Exilé à Sainte-Hélène après sa défaite à Waterloo, Napoléon y remporte sa dernière bataille : celle par laquelle il a bâti sa légende. Il y a si bien réussi que son ombre plane dès lors sur le monde. Il est présent dans les arts et la littérature du XIXe et du XXe siècle, il demeure une référence politique dans toute l’Europe du printemps des peuples, il est une clef de compréhension de toute la vie politique de la France contemporaine.
Conférencière :
Natalie Petiteau est professeure d’histoire contemporaine à Avignon Université (France). Elle est l’auteure de plusieurs ouvrages sur l’histoire du Premier Empire et de son ombre portée sur les temps contemporains. Elle a publié Napoléon, de la mythologie à l’histoire (Seuil, 1998) et Napoléon Bonaparte, la nation incarnée (Armand Colin, 2015). Elle a également publié sur les anoblis du Premier Empire, sur le destin des soldats de la Grande Armée et sur le rapport des Français à l’Empire.
