La confrérie préraphaélite est née en 1848 de la rencontre de trois étudiants de la Royal Academy de Londres – William Holman Hunt, John Everett Millais et Dante Gabriel Rossetti – unis par leur aversion commune pour un conformisme académique sclérosé. Jugeant plus authentique l’art antérieur à Raphaël, ils promeuvent une démocratisation de l’art au travers d’une peinture naturaliste, à la fois charnelle et mystique, nourrie d’un imaginaire poétique qui puise ses racines dans la mythologie et l’histoire médiévale. C’est d’ailleurs cet ancrage dans une tradition culturelle nationale qui vaut à ces brillants touche-à-tout (parmi lesquels de nombreuses femmes) d’atteindre finalement la reconnaissance, après avoir été violemment décriés. À partir de 1870, une « seconde génération » – menée entre autres par William Morris, chef de file du mouvement Arts and Crafts – leur apporte un second souffle en renouvelant leurs inspirations et leurs modes d’expression.
Ces conférences visent à inscrire le préraphaélisme dans le contexte plus large de la contestation politique, sociale et culturelle qui marque l’Angleterre victorienne tout en soulignant son impact durable, et encore parfois sous-estimé, sur l’expression artistique européenne.
Conférencière :
Emmanuelle Friant, Ph. D., est docteure en histoire moderne et diplômée en études anglaises et nord-américaines. Fondatrice du Collectif d’Anthropologie et d’Histoire du Spirituel et des Affects (CAHSA), elle se spécialise dans l’étude des mentalités, des sensibilités et des pratiques socioculturelles et religieuses en Europe et en Amérique du Nord. Conférencière, elle a également enseigné l’histoire à l’université durant 12 ans, dont 6 à l’Université de Montréal.