La pandémie de la COVID-19 a révélé les liens inextricables qui existent entre les animaux, les humains et l’environnement qu’ils partagent. Le virus, qui trouve son origine chez les chauves-souris, a tranquillement muté en se transmettant d’un individu à l’autre et d’une espèce sauvage à l’autre, jusqu’à ce qu’il ait accès à un hôte humain et s’y adapte très efficacement, pour devenir la pandémie que l’on connaît. Plus de 60 % des agents infectieux affectant les humains ont une origine animale, et l’Organisation mondiale de la Santé reconnaît qu’il existe plus de 200 zoonoses, c’est-à-dire des infections qui se transmettent entre les animaux et les humains. Il est donc essentiel de prendre en considération l’interaction entre les humains, les animaux et leur environnement, une approche que l’on nomme Une seule santé (One Health), pour mieux détecter et contrôler non seulement les infections, mais aussi les maladies chroniques.
Cette conférence a pour objectif d’expliquer comment l’approche Une seule santé peut être utilisée pour améliorer la santé de tous, prenant l’exemple de la maladie transmise par Taenia solium, le ver solitaire, au Burkina Faso.
Hélène Carabin, Ph. D. épidémiologie et biostatistique, est médecin et détient la Chaire de recherche du Canada en Épidémiologie et une seule santé; elle est professeure titulaire en épidémiologie à la Faculté de médecine vétérinaire et à l’École de santé publique de l’Université de Montréal. Elle dirige le Groupe de recherche en épidémiologie des zoonoses et santé publique (GREZOSP), codirige le Réseau Une seule santé sur la gouvernance des maladies infectieuses et de la résistance aux antimicrobiens (Global1HN) et est responsable de l’axe Une seule santé du monde du Centre de recherche en santé publique (CReSP).