Teddy Roosevelt : un original à la Maison Blanche
Theodore Roosevelt est un personnage fascinant. Fils de grande famille patricienne, auteur de 36 livres (histoire, biographie, monde animal), il peut réciter par cœur La Chanson de Roland. Amateur de boxe et de grands espaces, cavalier accompli, il commande son unité de Rough Riders pendant la guerre de 1898 à Cuba contre l’Espagne. Teddy Roosevelt devient le 26e président des États-Unis en septembre 1901 suite à l’assassinat du président William McKinley. Une fois à la Maison Blanche, il entend rétablir l’équilibre entre les pouvoirs d’argent qui, à son avis, sont devenus trop puissants, et le gouvernement fédéral qui doit exercer un contrepoids et défendre l’intérêt général. Progressiste en politique intérieure, en politique extérieure, il est impérialiste. Il estime que l’Amérique doit prendre la place de la Grande Bretagne, puissance en déclin. La formule « Speak Softly but Carry a Big Stick » est révélatrice de sa vision de la projection de la puissance américaine.
Woodrow Wilson : un idéaliste
Vraisemblablement le plus idéaliste des occupants de la Maison Blanche, Woodrow Wlison croyait que les relations internationales devaient être basées sur des principes moraux et que la mission des États-Unis était de répandre les bienfaits de la démocratie dans le monde. Originaire de Stanton en Virginie, ce fils de pasteur presbytérien croyait que l’existence était l’accomplissement progressif de la volonté de Dieu. Juriste de formation, il opte pour l’histoire et les sciences politiques. Président de l’Université Princeton, Gouverneur de l’État du New Jersey et candidat Démocrate à l’élection présidentielle de 1912, il profite de la division des Républicains pour accéder à la Maison Blanche. Sa présidence sera marquée par l’entrée des États-Unis dans la Première Guerre mondiale et l’élaboration du traité de Versailles et la création de la Société des Nations.
Herbert Hoover : un président énigmatique
« Je suis opposé à toute allocation directe ou indirecte versée par le gouvernement fédéral. En Europe, la crise et l’aggravation du chômage sont dues en partie à de telles pratiques. » Cette réflexion est révélatrice de l’attitude du président Hoover face à la Grande Dépression. Sa présidence est associée aux « Hoovervilles », ces bidonvilles apparus au début des années trente et à la répression brutale de la « Bonus Army » à l’été de 1932. Pourtant, Herbert Hoover s’était distingué en mettant sur pied la Commission de Secours à la Belgique en 1914, en dirigeant le programme d’aide alimentaire aux pays d’Europe Centrale et Orientale en 1919-1920 et, surtout, en dirigeant le programme d’aide alimentaire à la Russie soviétique frappée par la famine en 1921-1922. Élu en 1928, Herbert Hoover sera victime de sa foi dans le pouvoir du capitalisme de survivre et de prospérer sans l’intervention du gouvernement fédéral.
Conférencier:
André Champagne détient un baccalauréat spécialisé et une maîtrise en histoire (Université de Montréal); il a enseigné l’histoire pendant 34 ans au Collège Jean-de-Brébeuf. Chargé de cours à l’Université du Québec à Montréal, il a également donné plus de 200 conférences à la Fondation culturelle Jean-de-Brébeuf et aux Belles Soirées de l’Université de Montréal. Animateur de l’émission Au fil du temps (chaîne culturelle de Radio-Canada, 1990-1994), il a mené des entrevues avec des historiens de réputation internationale qui ont été publiées dans une série de sept recueils (Entretiens avec l’Histoire, Septentrion, 1996). Chroniqueur historique à l’émission Pourquoi pas dimanche? de 1998 à 2011, il a été chroniqueur à Médium large et à Aujourd’hui l’histoire (ICI Radio-Canada Première).