Un constat s’impose aujourd’hui : les élections sont loin d’être l’apanage des démocraties. Nombre de régimes autoritaires en organisent, processus sans surprises souvent mis en œuvre sous l’œil attentif de missions d’observation internationales. Plutôt qu’un signe de transition vers la démocratie, les élections deviennent alors la caractéristique de régimes hybrides, mêlant traits autoritaires et démocratiques. Mais pourquoi les dirigeants investissent-ils autant de ressources dans des scrutins dont ils ne semblent pas avoir besoin? Quels rôles occupent ces élections dans la vie politique des États?
Cette table ronde aborde la question de la signification des élections dans les régimes hybrides à travers trois pays où des scrutins a priori sans surprises ont eu – ou auront- lieu cette année : l’Égypte, la Russie et le Venezuela. Pour discuter de ces trois cas, le CÉRIUM est ravi de recevoir Sarah Ben-Néfissa (Institut français de recherche pour le développement), Olivier Dabène (Sciences Po Paris) et Lucan Way (Université de Toronto).
Invités :
Sarah Ben-Néfissa est directrice de recherche à l’Institut français de recherche pour le développement et représentante de l’IRD en Égypte, en Jordanie, au Liban, en Libye et en Syrie. Basée au Caire, elle s’intéresse au secteur islamique, à la société civile, au vote et au clientélisme ainsi qu’aux mouvements sociaux.
Olivier Dabène est professeur à Sciences Po Paris et le fondateur de l’Observatoire politique de l’Amérique latine et des Caraïbes. Ses recherches portent sur les processus d’intégration régionale dans les Amériques et l’état de la démocratie en Amérique latine.
Lucan Way est professeur à l’Université de Toronto et le co-directeur du Petro Jacyk Program for the Study of Ukraine au sein du Center for European, Russia, and Eurasian Studies. Ses recherches s’intéressent à la démocratisation et l’autoritarisme dans l’ex-URSS et les pays en développement.