Vienne, 1910. L’édifice conçu par Adolf Loos sur la Michaelerplatz n’est pas achevé qu’il suscite déjà une puissante controverse : la nudité de sa façade sous les fenêtres de la Hofburg est considérée comme une injure à l’architecture viennoise, traditionnellement plus ornée, plus riche, plus déclamatoire dans ses effets. Si la formule choisie par Loos est certainement une des plus radicales qui soit à cette époque, elle n’est pourtant que l’une des nombreuses propositions destinées à définir un modernisme proprement viennois – une notion difficile à cerner tant les solutions explorées varient. En effet, si la société viennoise de ce début de XXe siècle est souvent regardée comme affaiblie et décadente, la ville physique n’en est pas moins en pleine croissance, un contexte propice au développement de l’architecture et à la réflexion sur la ville moderne.
Des réalisations d’Otto Wagner et de son école apparentées à la Sécession jusqu’aux grands chantiers des cités ouvrières de la Vienne Rouge et de la cité du Werkbund, ces deux rencontres explorent le rapport complexe entretenu au début du XXe siècle par l’architecture viennoise à sa mémoire et à la modernité.
Conférencière :
Armelle Wolff
Passionnée par les arts visuels en général et par l’architecture et l’urbanisme en particulier, Armelle Wolff sait mettre ces matières à la portée de tous grâce à ses qualités de communicatrice hors-pair. Son souci de rendre accessible des contenus parfois ardus font d’elle une excellente vulgarisatrice, particulièrement appréciée pour ses qualités de simplicité et de gentillesse.
Sa formation double (École du Louvre et Université de Tours), son expérience de guide, d’enseignante et de conférencière l’ont menée à s’intéresser à toutes les périodes de l’histoire et de la production artistique, avec une prédilection toute particulière pour le Moyen Âge, l’époque baroque et le XIXe siècle.
Depuis le début des années 2000, elle se consacre à son activité de conférencière indépendante et travaille en collaboration étroite et régulière avec les Belles Soirées de l’Université de Montréal, pour lesquelles elle accompagne aussi des voyages culturels à destination de l’Europe et de l’Amérique du Nord. Elle conçoit elle-même la plupart des circuits et séjours qu’elle accompagne, privilégiant des approches originales, contrastées, des visites ou des circuits hors des sentiers battus pour permettre aux voyageurs d’enrichir leur vision de la destination.