Séminaire de l'Institut de recherche en santé publique de l'Université de Montréal – IRSPUM.
Utilisation d'insecticides pour des fins de santé publique : impacts sur le développement des enfants en Afrique du Sud et implications pour le Canada dans un contexte de changements climatiques
Au début des années 2000, une vaste campagne de contrôle du paludisme a été entreprise suite à l’établissement de cibles de réduction du paludisme par l’organisation mondiale de la santé (OMS) et par les objectifs du millénaire pour le développement ainsi qu’en réponse à une déclaration de position de l’OMS en faveur de l’augmentation de l’utilisation de la pulvérisation intradomiciliaire (PID) à l’aide de tous les insecticides disponibles incluant le DDT et les pérythrinoïdes. En conséquence, le nombre de pays utilisant le PID augmenta de 49 à 88 et le nombre de personnes exposées aux insecticides dans ce contexte atteignit presque 200 millions. Bien qu’efficace pour contrôler le paludisme, les effets secondaires potentiels de cette campagne sont inconnus. À cause de leur importante consommation de nourriture par unité de poids, leur large ratio de surface de peau par volume et leur capacité limitée de métaboliser les produits chimiques, les fœtus et les enfants sont particulièrement à risque de souffrir d’effets adverses sur la santé suite à l’exposition aux insecticides utilisés pour la PID. Toutefois, très peu d’informations sont disponibles sur l’effet de l’exposition à ces insecticides sur la santé des enfants en Afrique, où les populations sont particulièrement vulnérables en raison de la pauvreté, de la malnutrition et des maladies. Cette présentation résumera des données préliminaires sur l’impact potentiel de l’exposition au DDT et aux pérythrinoïdes dans le cadre de la Venda Health Examination of Mothers, Babies and their Environment (VHEMBE), une cohorte de naissances de 750 dyades mères-enfants située dans le district Vhembe en Afrique du Sud. Les implications de ces résultats pour le Canada dans un contexte de changements climatiques seront discutées.
Conférencier :
Jonathan Chevrier
Jonathan Chevrier est professeur adjoint au Département d’épidémiologie, biostatistique et santé au travail de l’Université McGill, membre associé de l’École de l’environnement de l’Université McGill et de la Chaire de recherche du Canada en sciences de la santé environnementale. Il utilise des méthodes traditionnelles et d’inférences causales afin d’investiguer l’impact sur la santé humaine de l’exposition à des contaminants communs tels que les pesticides, retardateurs de flammes, plastifiants et produits industriels en Amérique du Nord, en Asie et en Afrique. Il est le chercheur principal de l’étude VHEMBE qui investigue l’impact de l’exposition aux insecticides utilisés pour des fins de santé publique sur la santé et le développement des enfants en Afrique. Des informations additionnelles sur les travaux de M. Chevrier sont disponibles à l’adresse internet suivante : http://jchevrier.weebly.com
Animation :
Michèle Bouchard
Professeure titulaire, École de santé publique de l'Université de Montréal (ESPUM), chercheuse régulière, IRSPUM