Conférence organisée par le Groupe de théologies africaines et afro-descendantes (GTAS) avec Rodhain Kasuba Malu, docteur en théologie.
Si l’on s’en tient uniquement à certaines interprétations de sa pensée, lesquelles ont tendance à réduire son projet ecclésial à l’institution d’un ministère pour laïques (les bakambi), et à l’initiation du « rite congolais » de l’Eucharistie, le cardinal Malula ne serait perçu que comme un penseur marginal. Son portrait superpose ainsi invariablement deux impressions divergentes : une réalisation pastorale exceptionnellement féconde et une pensée théologique peu connue, à la limite pauvre. Cette vue contrastée a de tout temps été conditionnée par ces interprétations étroites de son œuvre. Il se pourrait bien que de telles interprétations nous aient souvent éloignés d’une œuvre théologique prodigieusement féconde et audacieuse, qui nous murmure obstinément une interrogation vitale sur la question cruciale de la relation entre l’Évangile et les profondeurs de la vie des hommes et des femmes situés dans un univers culturel donné.
Invité : Rodhain Kasuba Malu est prêtre originaire du Congo (en paroisse dans le diocèse de Gatineau). Titulaire d’un doctorat en théologie (Université Saint-Paul), il a enseigné en ecclésiologie dans la même université. Il a publié : Joseph Albert Malula, liberté et indocilité d’un cardinal africain (2014); François, rebâtis mon Église : le pape et l’héritage de François d’Assise (2014); Aube souriante (poésie, 2016). Membre de l’équipe de rédaction de Vie liturgique et Prions en Église.