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Le poète latin Juvénal parlait d'un oiseau rare dans nos contrées, noir mais très semblable à un cygne. Dans le récent livre à succès de N. N. Taleb, un « cygne noir » est un événement aberrant et hautement improbable, dont « l'impact est extrêmement fort » et dont nous élaborons « après coup des explications concernant sa survenue, le rendant ainsi explicable et prévisible » : effondrement des marchés boursiers, épidémies, modes,… Selon Taleb, nous commettons une erreur de méthode en calculant la probabilité de tels événements à l'aide de la loi de Gauss, la fameuse « courbe en cloche », autrefois appelée « loi des erreurs » par les astronomes. Ce que l'on sait moins, c'est que la loi de Gauss appartient à toute une famille de lois découvertes par le mathématicien Paul Lévy, les « lois stables », qui apparaissent quand on veut estimer la probabilité d'événements qui résultent d'un très grand nombre de petits aléas indépendants.

Paul Lévy, mathématicien à la carrière exemplaire, mais dont l'importance ne fut pas reconnue à sa juste valeur par les mathématiciens français de son temps, enseigna à l'École polytechnique et à l'École des mines de Paris et a profondément marqué la théorie des probabilités du 20e siècle. Les lois stables sont couramment utilisées en physique et en mathématiques financières.

Paul Lévy et les cygnes noirs de Gérard BEN AROUS (Courant Institute, New York)
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