Conférencière: Marie-Anne Chabin
Après un parcours diversifié (Direction des Archives de France, conseil en gestion électronique de document, archives audiovisuelles), Marie-Anne Chabin a créé son propre cabinet d’expertise, Archive17, en 2000.
Elle accompagne les projets de gestion documentaire et d’archivage de grandes entreprises (records and information management). M.-A. Chabin a publié de nombreux articles et ouvrages dont Archiver, et après? (2007). Elle a traduit ou participé à la traduction française des normes internationales sur le « records management ».
Depuis trois ans, elle enseigne la diplomatique et l’archivage/records management au Cnam et participe aux travaux du laboratoire DICEN (Dispositifs d'Information et de Communication à l'Ère Numérique). Elle est par ailleurs membre fondateur et secrétaire générale du CR2PA (Club des responsables de politiques et projets d’archivage). Elle blogue tous les lundis matin avec malign-ité.
Résumé de la conférence
La date d’un document est essentielle, pour la preuve et plus largement pour la connaissance car une source non datée ou non datable est peu fiable. La date est un élément constitutif de l’authenticité. Mais la date intervient également tout au long du cycle de vie du document validé/archivé pour tracer d’éventuelles modifications dans la conservation de ce document.
Dans l’histoire des archives, la question de la datation présente diverses difficultés: formulation complexe à l’époque médiévale, apparition des dates extrêmes avec les dossiers, traçabilité de la circulation d’un document entre plusieurs acteurs.
Les technologies numériques rendent encore plus complexe la notion de date dans la gestion des documents : la production d’un seul document peut comporter de nombreuses interventions dont chacune peut ou doit être datée ; les documents numériques sont composites (constitués de plusieurs fichiers); l’horodatage des fichiers et des actions vient s’ajouter à la datation des informations ; les liens hypertextes vers des contenus mouvants peuvent modifier la teneur d’un document établi précédemment, les migrations technologiques doivent être datées pour préserver l’authenticité, etc. Comment appréhender toutes ces dates dans une démarche de diplomatique numérique ?
