Débute à 
5219, chemin de la Côte-des-Neiges
Montréal (QC) Canada  H3T 1Y1

Valérie Amiraux, Jean-François Gaudreault-DesBiens et Pascale Fournier ont lancé à l’automne 2015 le cycle de conférences Lectures radicales, où sont reçues des personnalités du monde universitaire, artistique et politique pour parler du texte ou de l’œuvre ayant le plus radicalement influencé leur pensée et leur trajectoire.

La prochaine conférence sera donnée par Christian Nadeau, professeur de philosophie à l’Université de Montréal, et sera commentée par Élise Turcotte, écrivaine.

Réservations par courriel: isabelle.boulanger@librairieolivieri.com

Pour rendre compte du livre de Weiss, L’esthétique de la résistance**, le regretté Jean-Michel Palmier reprenait l'idée de Walter Benjamin, selon lequel il faut, « écrire l’histoire du point de vue des vaincus ». De son côté, l’écrivain W.G. Sebald y voyait une œuvre d’autodestruction. Si cela est vrai, il faudrait y voir aussi et malgré le paradoxe, dans sa seule lecture déjà, une expérience d’émancipation.

Autobiographie de l’esprit, pour citer le titre d’un livre important d’Élise Turcotte, mais d’un esprit collectif, le roman donne droit de parole aux singularités, aux marginalités et à la dissidence. Roman d’apprentissage, il explore les combats du mouvement ouvrier allemand, de la chute la République de Weimar jusqu’à la fin de la Deuxième Guerre. Il et est traversé par l’idée d’une véritable édification morale où la subjectivité se conquiert et se forge contre les forces aliénantes des despotismes. L’Esthétique de la résistance est aussi le plaidoyer d’une médiation entre culture et politique, où la littérature et les arts participent à l’émancipation morale des individus. Peter Weiss n’y voyait aucune soumission de l’art à la politique. L’art témoigne par définition d’un engagement contre l’oppression, par la conscience de soi à laquelle il invite.

Cette conférence reprendra les thématiques principales du roman de Peter Weiss afin par la suite et surtout d’en poursuivre les dialogues intérieurs. En écho au démembrement, raconté dans le roman, de la bibliothèque de Brecht lors d’une perquisition de police en Suède, il s’agira de convier des œuvres (Ingeborg Bachmann,Mahmoud Darwich , Marie Uguay, Paul-Marie Lapointe, Denise Desautels, Hélène Dorion, Yves Bonnefoy, Hermann Broch, Alejandra Pizarnik, Nelly Sachs) dont la lecture radicale prouve une résistance possible aux flammes des nouveaux autodafés.

** L'Esthétique de la résistance, Klincksieck, Paris, 1989-1992, 3 volumes (traduit de l'allemand par Éliane Kaufholz-Messmer).

Lectures radicales avec Christian Nadeau
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