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Prix: Gratuit
Salle 430
520, chemin de la côte Sainte-Catherine
Outremont (Québec) Canada  H2V 2B8

Conférence de Juliet Fall, professeure et directrice du Département de géographie et environnement de l'Université de Genève. Ses travaux portent sur la territorialité, l’hybridité, les limites et frontières, les espaces protégés, la coopération transfrontalière, les espèces invasives et la globalisation de la nature.

Parallèlement, elle écrit en épistémologie sur Michel Foucault, ainsi que sur les (non)dialogues entre géographies anglosaxonnes et francophones.

Résumé de la conférence
Le monde fait petit à petit sens pour chacun d’entre nous par le truchement de dispositifs spatiaux spécifiques – pour reprendre l’expression de Michel Foucault – qui peu à peu façonnent notre imaginaire des lieux et des personnes lointaines. De multiples supports visuels et textuels rendent intelligible la vie de personnes que nous n’avons jamais rencontré, dans ces lieux inconnus. Toutefois, ce flux incessant risque aussi de lasser, par une sorte d’image fatigue ou de panne de compassion. Ces supports divers incluent notamment les reportages, des photographies, des fictions, des articles qui circulent dans les médias traditionnels ou sociaux… Mais aussi, de manière plus confidentielle mais explicitement politique, par la bande dessinée de reportage. Ce genre littéraire en émergence, très populaire en francophonie, profite de la familiarité des lecteurs adultes avec la bande dessinée, et porte l’attention sur des expériences individuelles, et des lieux, au-delà du flux incessant mais fugace des médias de masse. Dans cette intervention, je vais parler des bandes dessinées de reportage biographique qui, par l’individuation et l’empathie, cherchent à rendre visibles des contextes politiques conflictuels, mais mal compris ou oubliés.

Cette question du visuel en bande dessinée a reçu une attention croissante dans les sciences sociales, ainsi qu’en géographie culturelle et politique (eg. Dittmer 2014). Si l’acte de lire une bande dessinée est une performance corporelle – tout comme la lecture – ses codes sont appris et adoptés de manière située (Pensons, par exemple, au Mangas Japonais qui se lisent « à l’envers » pour une Occidentale), au travers de codes et de grammaire visuelle, créant un tout par parties dans ce qui a été appelé une « carte du temps » (a map of time) (Dittmer 2010). Il s’agira notamment d’explorer en quoi la bande dessinée peut être mieux comprise en tant que «carte du temps» qui joue d’un régime spécifique du visuel par la mobilisation des lecteurs de manière spécifique et engagée.

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D'images et d'espaces : rendre visible des zones de conflit par la bande dessinée
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