La philosophie n’est-elle qu’un ensemble de conceptions théoriques détachées de la vie? Non, au contraire! En fait, la signification première de la philosophie résidait dans un choix de vie constitué d’exercices spirituels. Partant des écoles antiques, retrouvant ensuite les prolongements modernes des attitudes existentielles déjà étudiées, nous compléterons ce vaste parcours avec les modes d’existence contemporains. Voici, en cinq saisons, une invitation toute spéciale à vivre la philosophie!
Troisième saison : la vie philosophique moderne
Règle de vie et vie solitaire : l’ermitage de Pétrarque
Le jeudi 8 mai
On ne saurait étudier la vie philosophique moderne sans aborder le mode de vie religieux qui domina la période médiévale. Du monastère à l’ermitage de Pétrarque, la philosophie consiste à enrichir sa vie intérieure. Méditant les textes d’Augustin, l’humaniste Pétrarque a délibérément choisi une vie solitaire dans l’intention d’ériger une « citadelle fortifiée et un havre au milieu de toutes les tempêtes ».
Que faire de la nature? Descartes, Spinoza et Rousseau
Le jeudi 15 mai
On présente souvent la philosophie moderne comme une conquête intellectuelle qui aurait rompu complètement avec la perspective antique, notamment en ce qui a trait à la nature. Dans cette conférence, nous voudrions plutôt suggérer le contraire en montrant comment, chez Descartes, Spinoza et Rousseau, on trouve des attitudes spirituelles et des pratiques héritées directement du scepticisme, de l’épicurisme et du stoïcisme.
Les couleurs du scepticisme chez Montaigne
Le jeudi 22 mai
Montaigne fut-il un ancien ou un moderne? Si l’écrivain annonce la pensée moderne, il le fait dans des Essais qui empruntent leur projet à la philosophie antique. En effet, celui qui esquisse une peinture du moi est d’abord celui qui médite cette vérité : « Le vray miroir de nos discours est le cours de nos vies. » D’où la question : comment le sceptique Montaigne a-t-il peint le passage de la vie?
Le stoïcisme moderne de Kant et de Shaftesbury
Le jeudi 29 mai
Si l’œuvre de Kant est abrupte, elle n’en est pas moins habitée par une authentique vie philosophique. Cet exposé présentera la morale kantienne afin de montrer comment celle-ci s’inspire du stoïcisme en prescrivant des devoirs universels aux êtres rationnels tout en préservant l’autonomie de la volonté. Notre étude sera l’occasion d’aborder les exercices du comte de Shaftesbury qui s’inspirent également du stoïcisme.
Daniel Desroches, Ph. D. (philosophie) (Université Laval), auteur d’articles sur Foucault et Hadot, il est le seul chercheur québécois qui se consacre à l’étude de la vie philosophique. Professeur au Collège Lionel-Groulx, il est l’auteur de La philosophie comme mode de vie (PUL, 2014).
