Ce séminaire scientifique, intitulé 'Effets de lieu sur les inégalités de santé à Montréal et à Paris. Repenser les interactions entre les pratiques spatiales des habitants et leur accès aux ressources de santé.' est organisé par l'Institut de recherche en santé publique de l'Université de Montréal.
Conférencière: Julie Vallée est géographe de la santé, titulaire d'un poste de chercheure au CNRS dans l'UMR Géographie-Cités (Paris, France). Elle est accueillie depuis janvier 2013 comme professeure invitée au département de médecine sociale et préventive de l'Université de Montréal et comme chercheure associée à l'Institut de recherche en santé publique de l'Université de Montréal (IRSPUM) et au Centre de recherche du Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CRCHUM). Ses travaux de recherches concernent les logiques spatiales des inégalités de santé dans les espaces urbains, notamment à Paris et à Montréal.
Résumé: Si on peut se réjouir de l’intérêt récent accordé aux « effets de lieu » ou aux « effets de quartier » dans le champ de la santé publique, on peut déplorer que cette approche territorialisée de la santé conduise souvent à envisager l'espace comme une abstraction dont on escamote la complexité et dont on gomme les interactions avec la société.
En m'appuyant sur des analyses menées à Montréal (avec l'enquête 'InterdisciplinaryStudy of Inequalities in Smoking' - ISIS) et à Paris (avec l'enquête 'Santé, Inégalités et Ruptures sociales' - SIRS), je montrerai que les approches par les « effets de lieux » peuvent conduire à une vision rigide et statique de l’espace si les pratiques et les représentations spatiales des individus ne sont pas considérées. Sans avoir l’ambition de couvrir l’ensemble des dimensions des effets de lieu, je me concentrerai sur l'accessibilité des ressources porteuses de santé (qu’il s’agisse d’équipements de soins, commerciaux, culturels ou de loisirs) et je soulignerai ainsi la nécessité de considérer la capacité différentiée des habitants à s'approprier la ville et à accéder à ses ressources dans les études portant sur la santé mentale des populations et leurs recours aux soins.
