Germana Henriques Pereira de Sousa, professeure à l'Université de Brasilia
L’œuvre de l’écrivain brésilien Guimarães Rosa paraît poser d’emblée un double problème, celui des limites de l’écriture et de la lisibilité de l’art, et, par là même, celui de sa traduction. Selon Haroldo de Campos, l’œuvre de Rosa s´imposerait comme un paradigme de l’intraduisibilité et, par raisonnement inverse, l’impossibilité de traduction ouvrirait l’horizon d’une recréation poétique, c’est-à-dire, d’une nouvelle information esthétique dans une autre langue (Campos, 1969). En effet, l’intense correspondance entre Rosa et ses traducteurs atteste à la fois la reconnaissance de la part de l’auteur de l’immense travail que représente la traduction de son œuvre et le désir de faire partie du processus traductologique en se mettant à la disposition du traducteur pour contribuer à l’élucidation du sens. À partir de ces considérations, et au-delà du problème de la traduisibilité posé par l’œuvre de Rosa, il nous intéresse ici de formuler une autre question : une fois posées [à défaut d’être résolues ?] les questions linguistiques, comment le traducteur de Rosa en langue française aborde la problématique de la représentation de l’oralité dans la littérature rosienne ? Comment s’établit donc le pacte traductologique entre auteur et traducteur proposé par Rosa au traducteur italien Bizarri : traduzadapter ?