Débute à 
C2059
3150, rue Jean-Brillant
Montréal (QC) Canada  H3T 1N8

Soutenance en littératures de langue française de Haïdi Guirguis, à l'Université de Montréal


Résumé

Cette thèse étudie la représentation de la machine chez Robida. La partie centrale de notre recherche s’intéresse à révéler ses significations et interroge sa mise en scène littéraire et visuelle dans chacun des romans de la trilogie d’anticipation scientifique la plus connue de l’auteur-illustrateur. La quête se transforme en un voyage continu entre le lisible et le visible, le dit et le non-dit, la description littéraire et l’imagination, la réalité et la fiction. Nous nous intéressons à l’évolution de la vision de Robida : dans Le Vingtième siècle, l’image de la machine bienfaisante, facilitant la vie de l’homme, économisant du temps et de l’argent, et contribuant largement à son bonheur et à son divertissement, à part quelques accidents très limités, se traduit par une complémentarité avantageuse entre le texte d’une part et les vignettes, les tableaux et les hors-textes se trouvant dans le récit, d’autre part. Celle-ci se transforme, dans La Guerre au vingtième siècle, en une inquiétude vis-à-vis de l’instrumentalisation de la machine pour la guerre, qui s’exprime par une projection de la narration vers l’illustration in-texte, et sensibilise le lecteur en montrant le caractère violent et offensif d’appareils uniquement nommés. Celle-ci devient finalement, dans La Vie électrique, synonyme d’un pessimisme total quant à l’implication de la machine dans la société et à la puissance du savoir scientifique dans l’avenir, qui s’affiche dans des hors-textes sombres et maussades.
 
Dans ce cadre, la machine illustrée exige une lecture bi-dimensionnelle, une importance accordée au détail, aux éléments présents ou absents, aux modalités de passage d’un mode de présentation à l’autre, à la place anticipée ou tardive de l’illustration, au rapport entre le texte, le dessin et sa légende, aux mots qui migrent vers le dessin et surtout au reste du décor incomplet.
 
Chez Robida, les louanges qui passent à la critique et l’humour qui se fait cynisme, sont assez représentatifs des espoirs et des craintes suscités par la découverte et la mise en application de l’électricité, par ses vertus, mais aussi par son aspect incontrôlable

Directeur

  • Michel Pierssens, Département des littératures de langue française, Université de Montréal


Jury

  • Michel Pierssens, Département des littératures de langue française, Université de Montréal, directeur de recherche
  • Andréa Oberhuber, Département de littératures de langue française, Université de Montréal, président-rapporteur
  • Anthony Glinoer, Département des lettres et communications, Université de Sherbrooke, membre du jury
  • Jean-François Chassey, Département d'études littéraires, UQAM, examinateure externe

Département des littératures de langue française

La représentation de la machine dans la trilogie d'anticipation scientifique d'Albert Robida : du texte à l'image et de l'image au texte
Consulté 815 fois