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Montreal

Les perceptions des enseignants sur l’égalité scolaire et les facteurs d’inégalité entre les filles et les garçons dans le système éducatif sénégalais


Sous la direction de recherche de Marc-André Deniger et la codirection de Roseline Garon (Département d'administration et fondements de l'éducation de la Faculté des sciences de l'éducation)


Résumé



Au Sénégal, les progrès réalisés dans la scolarisation des filles ont conduit à un renversement de l’indice de parité au primaire en faveur de celles-ci. Toutefois, bon nombre d’entre elles n’achèvent pas le cycle secondaire. Pourtant, la situation scolaire des filles semble susciter une grande satisfaction dans le milieu de l’éducation. Notre recherche vise, d’une part, à comprendre les facteurs qui influent sur l’égalité scolaire entre les filles et les garçons et, d’autre part, à expliquer le contraste entre les progrès mitigés des filles et le sentiment d’optimisme qui entoure leur situation, à partir des perceptions des enseignants.


La recherche répond à la question générale suivante : que pensent les enseignants sénégalais de l’égalité scolaire entre les filles et les garçons? Et plus spécifiquement : 1) Quelles perceptions ont les enseignants sénégalais de la situation de l’égalité scolaire entre les filles et les garçons ? 2) Selon eux, quels facteurs influencent l’égalité scolaire de genre au Sénégal ? 3) Que préconisent les enseignants face à la situation perçue ? 4) Quelle conception ont les enseignants sénégalais de l’égalité scolaire ?


Pour répondre à ces questions, nous avons interrogé 107 enseignants (dont 41 femmes et 66 hommes), réunis en neuf groupes d’entrevue non mixtes, dans trois lycées ruraux et deux lycées urbains.


L’examen des résultats obtenus de l’analyse mixte réalisée avec le logiciel QDA Miner nous amène à trois conclusions. La première est que la défaveur scolaire des filles n’est pas unanimement perçue par les répondants. La deuxième porte sur l’influence de nos deux variables, celle du milieu urbain ou rural du lycée, et celle du genre des participants. Plus que le milieu, c’est le genre des participants qui influence les perceptions de ces derniers de la situation de l’égalité scolaire et plus encore leur conception de celle-ci, laissant apparaître une sorte de dichotomie entre les femmes et les hommes. Nous avons opéré un second niveau d’interprétation en tenant compte des points de vue majoritaires ou minoritaires, des nuances et des contradictions qui apparaissent même entre les répondants au sein des groupes. Cela nous a conduit à la troisième conclusion qui révèle que la conception des répondants de l’égalité scolaire obéit à d’autres postures davantage liées à leur sensibilité au genre et qui permettent de répartir leurs propos sur un continuum suivant quatre tendances, comme : féministes, pessimistes ou machistes/traditionalistes et d’autres, difficiles à classer dans ces trois tendances, qui abordent la question sur un style plutôt scientifique.

Soutenance de thèse de Birné Ndour
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