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Prix: Entrée libre
C-2059
3150, rue Jean-Brillant
Montréal (QC) Canada  H3T 1N8

Journée d'étude organisée par Julie Delorme, chercheure postdoctorale de l'Université de Montréal et professeure à l'Université d’Ottawa, et Simon Harel, directeur du Département de littérature comparée de l'Université de Montréal, qui accueillera les conférenciers François Paré (Université de Waterloo) et Daniel Castillo Durante (Université d'Ottawa).

Affiche de l'évènement

Affiche de la conférence de François Paré

Programme de la journée

Avec la montée de la mondialisation, les sociétés occidentales contemporaines ont assisté à une transformation plus ou moins radicale de leur démographie en raison d’un accroissement important et rapide de la migration internationale. Or, cette diversité culturelle s’est fait sentir non seulement dans les cultures majoritaires, mais dans les cultures de l’exiguïté telle qu’en témoigne l’émergence de voix venues d’ailleurs dans l’espace littéraire de ces « petites » cultures. Dans la mesure où elles sont marquées à la fois du sceau de l’exil et de l’exiguïté, les écritures migrantes en contexte minoritaire sembleraient s’inscrire dans une sorte de double exil; d’abord celui qui est imposé par la rupture d’avec la terre d’origine, puis celui qui est engendré par l’exiguïté en tant que telle. Ainsi, les paroles nomades sont celles qui émergent de l’expérience de l’émigration/immigration et qui représentent du coup cette même problématique. Aussi sont-elles issues, en fonction du lieu de résidence de leur auteur ou de leur lieu de production, d’une situation d’exiguïté, c’est-à-dire d’un contexte « minoritaire » au niveau linguistique, culturel et géopolitique. Or, selon François Paré, toutes les littératures minoritaires sont, à la base, sous-tendues par une certaine forme d’exil. Si l’on accepte le fait qu’« au sein des cultures minoritaires surtout, l’exil [soit] un lieu commun. Commun et banal. Car […] toute la collectivité […] [en] est frappée » (Les littératures de l’exiguïté, 2001, p. 89) le concept d’exiluité proposé par Paré s’avérerait d’autant plus pertinent dans le cadre des écritures migrantes qui font de l’exil leur premier moteur. À l’instar des « littératures de l’exiguïté », on pourrait dès lors parler des « littératures de l’exiluité ». Ainsi, le fait d’être en ex-il (loin d’un lieu qu’on regrette) dans un contexte d’ex-iguïté (qui renvoie étymologiquement au fait d’être « dehors ») ferait en sorte que les écritures migrantes en milieu minoritaire soient l’objet d’une double minorisation.

Ce serait le cas de certaines œuvres francophones qui émergent de l’expérience de l’exil et qui représentent ce phénomène tout à la fois à l’intérieur des « petites » (Paré) cultures comme la littérature franco-canadienne (hors Québec), la littérature suisse francophone, franco-louisianaise, franco-libanaise, franco-roumaine, malgache, nigérienne, haïtienne ou occitane. En somme, l’objectif de cette journée d’étude est de susciter, dans une perspective comparatiste, des réflexions sur l’expérience de l’exil en situation d’exiguïté au sein de la francophonie internationale afin de parvenir à une meilleure compréhension des enjeux culturels et littéraires qu’ils engendrent.

Crédits image : Boris Chukhovich

L'exil en situation d'exiguïté dans la francophonie internationale
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