Tandis que la transition écologique actuelle mène à repenser nos habitudes de vie, le monde des arts assiste lui aussi à une évolution de ses pratiques. Pour les musiques contemporaines et électroacoustiques, le courant de l’acoustic ecology initié durant les années 1970 déclenche un renouvellement de l’écoute et de la perception du paysage. Plus récemment, les recherches sur l’écologie du son démontrent qu’une pensée écologique large, intégrant les dimensions sociales et mentales à la réflexion environnementale, peut mener à de nouvelles relations avec l’autre et avec le sensible.
Dans le cadre d’un projet de recherche-création au doctorat en composition et création sonore, il sera ici question d’un axe méthodologique intitulé Exploration-collecte-assemblage pour définir des modes de créations relationnels et situationnels. Cette méthodologie sera exemplifiée à l’aide de quelques performances, ateliers et créations, incluant l’installation vidéo Assemblage… Chabanel, présentée cette semaine au Laboratoire Forme · Ondes de la Faculté de musique de l’Université de Montréal.
Simon Chioini est artiste-chercheur et compositeur. Son travail de recherche-création intègre la composition sonore à une approche théorique interdisciplinaire. Il est actuellement étudiant au doctorat en composition et création sonore à l'Université de Montréal, où ses recherches explorent les relations entre le son, l'environnement et les dynamiques sociales. Inspiré principalement par la philosophie et l'anthropologie, son travail cherche à élargir la compréhension de la composition sonore à travers des perspectives écologiques et relationnelles. Dans le contexte de la crise climatique actuelle, la pratique de Chioini remet en question l'opposition traditionnelle entre nature et culture en explorant comment l'art sonore peut servir d'outil de médiation et de transformation de ces relations. Sa méthodologie combine la recherche théorique avec des pratiques créatives in situ, incorporant souvent des éléments performatifs et participatifs.