La plupart des classiques romanesques qui figurent dans le répertoire québécois ont vu leur appartenance générique être contestée par une part de la critique, qui jugeait tout au long du 20e siècle que les livres publiés par les auteurs et autrices québécois n’étaient pas de « véritables romans ». Cela est particulièrement vrai pour les œuvres écrites pendant la Révolution tranquille, alors que le lectorat espère la venue d’un grand chef-d’œuvre réaliste.
Cette conférence propose de partir du décalage entre les attentes des critiques et les œuvres publiées afin d’explorer les composantes formelles et thématiques du roman moderne tel qu’il s’est écrit au Québec. Quelle forme prend le modernisme dans la production romanesque québécoise ? Comment cette production se démarque-t-elle de celle qui a cours ailleurs dans le monde ? Quelles sont ses spécificités et ses innovations ? Comment ces œuvres, que l’on juge peu respectueuses de la tradition européenne du roman, s’inscrivent-elles dans le bouillonnement politique et culturel de la Révolution tranquille ?
Conférencier :
Alex Noël est professeur de littérature à l’Université de Montréal. Ses recherches portent principalement sur le roman moderne québécois, ainsi que sur le reportage littéraire et la mémoire queer. Il est l’auteur d’une monographie intitulée Les dépossessions romanesques : lecture de la négativité chez Anne Hébert, Gabrielle Roy et Réjean Ducharme, parue en 2024 aux Presses de l’Université de Montréal.