Seule Élisabeth II a connu un règne plus long que celui de Victoria (64 ans), figure incontournable et fascinante de l’histoire britannique. Pourtant, alors même que la famille royale, apparentée à toutes les cours d’Europe, ne joue plus, en réalité, qu’un rôle de représentation, c’est au Parlement que se jouent les grands enjeux du règne : la marche vers la démocratisation des institutions, l’industrialisation et l’essor du grand commerce, la question d’Irlande et, bien sûr, l’affermissement de la puissance impériale.
La période victorienne a aussi marqué les esprits en raison du saisissant contraste qui oppose la rigidité du conservatisme de la bonne société et la misère ouvrière si bien décrite par Dickens. Les bas-fonds londoniens, où s’encanaillent les fils de bonne famille, alimentent toutes sortes de fantasmes. C’est le temps des dandys – Oscar Wilde en tête –, du mouvement spirite – dont Arthur Conan Doyle est l’un des plus célèbres représentants –, des grands romanciers et des grands peintres romantiques, tous nourris par l’effervescence intellectuelle de ce passionnant XIXe siècle.
Conférencière :
Emmanuelle Friant, Ph. D., est docteure en histoire moderne et diplômée en études anglaises et nord-américaines. Fondatrice du Collectif d'Anthropologie et d'Histoire du Spirituel et des Affects (CAHSA), elle se spécialise dans l'étude des mentalités, des sensibilités et des pratiques socioculturelles et religieuses en Europe et en Amérique du Nord. Conférencière, elle a également enseigné l'histoire à l'université durant 12 ans, dont 6 à l'Université de Montréal.