Développer des traitements antiviraux à large spectre ciblant l’hôte pour combattre les virus à ARN : une occasion pré-pandémique ratée – À la recherche de nouvelles cibles.
Nathalie Grandvaux, PhD
Professeure titulaire
Département de biochimie et de médecine moléculaire
Faculté de médecine
Université de Montréal
Cette conférence est organisée par Jennifer Estall. Elle s’inscrit dans le calendrier 2021-2022 des conférences IRCM. En raison de la pandémie de COVID-19, la série de conférences sera présentée sur Zoom.
Lien Zoom : https://zoom.us/j/94472030139
ID : 944 7203 0139
Code : 462063
Résumé
La pandémie de COVID-19 nous aura appris une dure leçon : il est impératif de développer de nouveaux médicaments antiviraux à large spectre et anti-inflammatoires pour traiter la pathogenèse sévère induite par les virus émergents et saisonniers, tels que le virus respiratoire syncytial et le virus de l’influenza, qui peuvent causer la mort et qui représentent un énorme fardeau pour notre système de santé. Notre programme de recherche vise à identifier les mécanismes de l’hôte pouvant servir de cibles pour le développement de nouveaux médicaments. Plus précisément, notre objectif est de découvrir de nouveaux processus de régulation permettant aux cellules épithéliales des voies respiratoires de produire une réponse antivirale, via l’interféron, et une réponse pro-inflammatoire. Cette première ligne de défense est déterminante dans la pathogenèse des infections virales. Cette réponse doit être d’une intensité et d’une durée appropriées afin de combattre l’infection de manière efficace sans générer d’effets secondaires indésirables, notamment de dommages aux tissus. Suite à l’identification des principaux acteurs dans le contrôle de cette réponse, au cours des 20 dernières années, la recherche a progressé vers l’élucidation des mécanismes moléculaires assurant une régulation stringente et précise des voies de signalisation en amont. Notre équipe explore plusieurs avenues transdisciplinaires de recherche. En particulier, nous avons été pionniers dans la découverte du rôle clé du métabolisme redox dans le contrôle des réponses antivirales médiées par l’interféron et des réponses pro-inflammatoires. Nos travaux ont mené à l’identification du rôle des NADPH oxidases responsables de la production de dérivés actifs de l'oxygène (ROS). Nous utilisons actuellement des approches biochimiques et protéomiques pour déterminer comment ces ROS modifient le protéome de l’hôte via l’oxydation des protéines. Nous avons identifié des modifications post-traductionnelles oxydatives des protéines adaptatrices cellulaires déterminantes pour la réponse à l’interféron. Ces connaissances s’inscrivent dans un effort international visant à identifier de nouvelles cibles pour le développement de médicaments antiviraux ciblant l’hôte pour le traitement des infections virales respiratoires émergentes et saisonnières prévalentes autant au Canada qu’à travers le monde. Elles permettent également une meilleure compréhension des maladies auto-inflammatoires, où on retrouve fréquemment un dérèglement des mécanismes antiviraux.
Courte biographie
Dre Nathalie Grandvaux est professeure titulaire au département de biochimie et de médecine moléculaire de l’Université de Montréal et chercheure au Centre de recherche du Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CRCHUM). Ses travaux de recherche visent à élucider l’impact des interactions initiales entre un virus et son hôte – en portant une attention particulière au métabolisme redox – sur l’évolution d’une infection. Ces études s’inscrivent dans un effort global d’identifier des cibles pour le développement de nouveaux traitements antiviraux. Dre Grandvaux est également co-fondatrice et ancienne présidente de la Société canadienne pour la virologie, ainsi que co-directrice du Réseau Québécois COVID-Pandémie. Au cours de la pandémie de COVID-19, elle est rapidement devenue porte-parole de la communauté scientifique dans la lutte contre le SRAS-CoV-2. En 2020, elle a créé une plateforme de criblage préclinique pour des composés antiviraux à large spectre, grâce aux Fonds des occasions exceptionnelles de la Fondation canadienne pour l’innovation. Son laboratoire est financé par des subventions Projet des Instituts de recherche en santé du Canada et par le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada.