Les débats provoqués par la (non)-représentation de la pièce de Robert Lepage, Slav, ont montré qu’il n’était pas inutile de retourner en arrière et d’y voir un peu plus clair dans la très longue histoire des esclavages. Cette série de conférences portera sur l’histoire de l’esclavage dans les Amériques, du XVIe siècle à son abolition, laquelle s’échelonne de la fin du XVIIIe siècle à la fin du XIXe siècle. Sans esclavage, pas d’Amériques telles que nous les connaissons aujourd’hui, car, comme le rappelle Édouard Glissant, « la plantation est un des ventres du monde ». Du Canada au Brésil en passant par les États-Unis et la Caraïbe, notre objectif est de mieux comprendre un système qui a entraîné la migration forcée de plus de 10 millions de femmes, d’hommes et d’enfants africains et qui s’est traduit par la construction et l’enracinement du dogme de la race dans les sociétés des Amériques noires.
Jean-Pierre Le Glaunec est ancien élève de l’École Normale Supérieure, agrégé d’anglais et professeur titulaire au Département d’histoire de l’Université de Sherbrooke. Ses domaines de spécialité sont l’histoire des États-Unis et de la Caraïbe ainsi que celle des Amériques noires et de l’esclavage. Il est l’auteur de L’armée indigène. La défaite de Napoléon en Haïti (Lux, 2014; traduction en anglais The Cry of Vertières. Liberation, Memory, and the Beginning of Haiti, McGill-Queen’s University Press, 2020). Il est codirecteur du projet Le marronnage dans le monde atlantique (http://www.marronnage.info).