L’Empire ottoman naît au XIVe siècle de la conquête de territoires situés dans les Balkans et en Anatolie par des tribus turques. Après la conquête de l’Égypte, de la Mésopotamie et de la Hongrie au XVIe siècle, les Ottomans dirigent un empire multiconfessionnel et multiculturel où l’élément turc et musulman est minoritaire. Les sultans mettront donc sur pied une administration respectant les coutumes des peuples vaincus, tout en manipulant adroitement leurs rivalités traditionnelles.
Après un apogée brillant au XVIe et au XVIIe siècle au cours duquel il fera trembler l’Europe tout en connaissant des conditions de vie bien supérieures à celles de ses voisins occidentaux, l’empire stagne puis décline. Coincé entre des États en pleine ascension (Russie de Catherine II, Autriche de Marie-Thérèse), tiraillé entre des nationalismes internes en plein essor, l’Empire ottoman se délite malgré de nombreuses tentatives de réformes. Chassés du pouvoir en 1923, les Ottomans laissent derrière eux un territoire divisé, où la tolérance pragmatique de ses souverains a favorisé la survie d’une mosaïque culturelle et religieuse encourageant les terribles conflits qui perdurent jusqu’à nos jours.
Raphaël Weyland est docteur en histoire de l’Université de Montréal. Il a étudié l’histoire de la Méditerranée et de l’Iran antiques au Canada et en Allemagne. Depuis 10 ans, il partage les résultats des recherches universitaires en histoire antique et médiévale auprès du public des Belles Soirées. Il intervient aussi régulièrement au micro de l’émission de Radio-Canada Aujourd’hui l’Histoire et a accompagné des voyages en Grèce, en Turquie et en Iran.