Création d’un outil d’enseignement au sein d’un réseau littéraire d’auteur qui vise la réponse de l’élève au 3e cycle du primaire
Sous la direction de recherche d'Isabelle Montésinos-Gelet (directrice de recherche, Département de didactique) et d'Annie Charron (co-directrice de recherche, Département de didactique, UQAM)
Résumé
Depuis l’introduction de la compétence Apprécier les œuvres littéraires (MEQ, 2001) parmi les prescriptions ministérielles en 2001, les enseignants du primaire se sentent souvent démunis pour offrir à leurs élèves un enseignement susceptible de soutenir leur apprentissage. C’est pour répondre à ce besoin que cette recherche doctorale développe un outil qui vise à produire une séquence d’activités qui instaurent une relation significative entre la lecture et l’écriture en ciblant la réponse (Rosenblatt, 1938, 1978). Cette entreprise est menée par l’exploitation du texte littéraire au troisième cycle du primaire grâce aux processus d’exploitation transposer et imiter. Ces processus d’exploitation de Montésinos-Gelet (2016) enrichissent le modèle de compréhension en lecture d’Irwin (1986, 2007). Un réseau littéraire portant sur l’œuvre de littérature jeunesse de Simon Boulerice soutient cette entreprise.
L’objectif spécifique de cette recherche vise la création d’un tel outil. Sa validation s’est effectuée en deux temps. Tout d’abord, deux experts de la didactique du français commentent l’outil et un enseignant expert met à l’essai le prototype de l’outil. Puis, trois enseignants experts procèdent à une seconde mise à l’essai d’un prototype amélioré. En outre, la visée de cet objectif spécifique est de soutenir l’enseignement de la compétence Apprécier les œuvres littéraires (MEQ, 2001). La validation de cette visée est menée par les quatre enseignants experts en deux étapes : 1) avant d’utiliser l’outil et 2) après l’utilisation de l’outil, grâce à la grille d’analyse Comp.A.S. (Parmentier et Paquay, 2002).
L’approche réflexive préside à la collecte des données. L’analyse de journaux de bord est conduite grâce à quatre des cinq composantes du modèle théorique du multi-agenda de Bucheton et Soulé (2009) à savoir, le pilotage des tâches, l’atmosphère, le tissage et l’étayage. L’analyse des grilles est intrinsèque au modèle de Parmentier et Paquay (2002), puisque conçu par les auteurs pour détailler les ingrédients de la construction de compétences.
Les résultats mettent de l’avant 1) le peu de modifications à l’outil ; 2) la prédominance, dans le cadre de l’objectif spécifique, de la notion d’étayage sur celle de tissage ; 3) l’inverse pour la visée de l’objectif spécifique, à savoir la prédominance du tissage sur l’étayage. Une superposition des modèles d’analyse est alors envisagée, ce qui fait ressortir la primauté du tissage et la sous-représentation du processus transposer. Lors de la discussion, les relations constituantes de l’outil, à savoir les relations pédagogiques, de transmission et d’appropriation, sont étudiées selon l’angle des biais et des limites envisagées dans la méthodologie, mais également approfondies grâce aux écrits scientifiques, à la lumière des concepts d’instrumentation, de légitimité, de pratiques déclarées et de croyances enseignantes.
En guise de conclusion, la nécessité de poursuivre les pistes didactiques qu’offrent les processus d’exploitation (Montésinos-Gelet, 2016) est mise de l’avant, comme se pencher plus spécifiquement sur la formation professionnelle au regard du processus transposer. En outre, porter une attention particulière sur la notion de désétayage semble pertinent. Enfin, dans un contexte ultérieur, envisager de considérer l’analyse des productions des élèves contribuerait à établir les pistes dégagées dans cette recherche.