CONFÉRENCIER INVITÉ : Gilles CHANTRAINE
Gilles Chantraine est sociologue, chargé de recherche au CLERSE (Centre lillois de recherches sociologiques et économiques) – CNRS/Université de Lille.
Il est notamment l’auteur de Par-delà les murs (2004, PUF) et, avec Jean Bérard, de 80 000 détenus en 2017 ? (2008, Amsterdam) et Bastille Nation, French Penal Politics and the Punitive Turn (2013, Red Quill Books). Il a également coédité, avec Tomas Martin Prison Breaks. Toward a Sociology of Escape (2018, Palgrave). Ses recherches actuelles portent sur la gestion pénitentiaire de l’«extrémisme violent».
Résumé
Après la série d’attentats initiée en France en janvier 2015, la prison est rapidement mise en débat, à la fois comme école de la radicalisation et comme outil de traitement pénal du terrorisme. L’administration pénitentiaire est ainsi sommée de se renouveler son organisation, pour répondre à une angoisse criminologique centrale: comment identifier, gérer et prendre en charge les détenus considérés comme «radicalisés»?
En trois années (2015-2017), diverses tentatives et expériences se sont succédées : «unité de prévention du prosélytisme» (U2P), «unités dédiées» (UD), à la fois d’évaluation ou de prise en charge, «unité de prévention de la radicalisation» (UPRA), puis finalement les «quartiers d’évaluation de la radicalisation» (QER). Après avoir retracé la genèse des QER, cette communication décrira, sur la base une enquête ethnographique approfondie, l’organisation de son l’économie relationnelle et des tensions qui donnent forme et contraignent le travail « d’évaluation » proprement dit.
Conférence organisée par le Centre international de criminologie comparée