Le patriarche de Constantinople a déclenché le processus de création d’une église orthodoxe indépendante d’Ukraine. Le Saint-Synode de Constantinople, réuni à Istanbul du 9 au 11 octobre, a confirmé la « décision déjà prise d’octroyer l’autocéphalie à l’Église d’Ukraine».
Alors que les tensions entre Kiev et Moscou continuent d’alimenter un conflit s’enlisant depuis plusieurs années, cette décision semble sonner comme un véritable coup de tonnerre dans le monde orthodoxe. Il s’agit d’un nouveau schisme qui empiète sur le patriarcat de Moscou en conférant au Patriarche de Kiev un pouvoir spirituel très important dans cette région. Tandis que le président ukrainien Petro Porochenko en avait fait un véritable cheval de bataille en vue d’afficher l’indépendance de l’Ukraine vis-à-vis de la Russie, la décision de Constantinople risquerait de déplacer le conflit vers un terrain religieux.
Au moment où les élections se profilent et que le président ukrainien semble en difficulté pour sa propre succession, cette table ronde tentera d’éclaircir et analyser la géopolitique religieuse comme une stratégie de la Russie et de l’Ukraine, ainsi que du rôle de l’Église russe et ukrainienne dans l’identité nationale.
Intervenants:
- Théodoros Koutroubas, professeur de science politique à l’École des Sciences politiques et sociales de l’Université catholique de Louvain.
- Dominique Arel, professeur agrégé de science politique à la Faculté des sciences sociales et des études politiques de l’Université d’Ottawa et Titulaire de la Chaire des études ukrainiennes.
- Ekaterina Piskunova, chargée de cours au Département de science politique de l’Université de Montréal.
- Guillaume Grégoire-Sauvé, professeur invité au Département de science politique de l’Université de Montréal.