Le Centre international de criminologie comparée (CICC), en collaboration avec le Centre de recherche en immigration, ethnicité et citoyenneté (CRIEC), organisent le jeudi 1er novembre 2018 à 16h30 une conférence de Bernard E. Harcourt
Résumé de la conférence
Dans son livre, Exposed: Desire and Disobedience in the Digital Age (Harvard University Press, 2015), Bernard E. Harcourt explore ce qu’il qualifie de notre nouvelle “société de l’exposition”, à savoir un monde virtuel dans lequel nous nous dévoilons, volontairement ou non, à nos voisins, aux entreprises et à l’État, à travers les réseaux sociaux, les échanges de mails ou encore les recherches Google. Dans son nouveau livre, The Counterrevolution: How Our Government Went to War Against Its Own Citizens (Basic Books, 2018), il se concentre sur la nouvelle police militarisée -- sur les officiers de police dotés de blindés et de drones, sur la surveillance gouvernementale extensive, sur la détention indéfinie.
Qu'ont-ils en commun? Voilà la question de cet exposé. Un début de réponse: tous ces éléments sont constitutifs d’un nouveau paradigme gouvernemental aux États-Unis (et dans certains pays d’Europe occidentale), dont les racines reposent sur des registres guerriers, à leur origine, développés pour mettre fin aux révolutions anticoloniales et, plus récemment, pour poursuivre la guerre contre la terreur. À l’heure où le contrôle du crime aux États-Unis se militarise, la théorie de la contre-insurrection – initialement une stratégie militaire, mais progressivement érigée en un moyen de contrôle des citoyens américains ordinaires – se développe à l’échelle nationale.