La Maison de l’Empereur
Cette conférence abordera les enjeux du commissariat de l’exposition Napoléon : Art et vie de cour au palais impérial, organisée par le Musée des beaux-arts, et en présentera le parcours. Consécutive à l’attribution du titre d’empereur des Français à Napoléon Bonaparte en 1804, la création de la Maison de l’Empereur instaurait auprès de lui une vaste équipe affectée à l’organisation de la vie quotidienne de la famille impériale et à la définition du spectacle du pouvoir. Organisée en six départements – Grand aumônier, Grand maréchal du Palais, Grand maître des cérémonies, Grand chambellan, Grand écuyer et Grand veneur –, la Maison s’inspirait de la cour d’Ancien Régime, validant pour le nouvel empereur les principes d’un personnel de hauts courtisans et d’une hiérarchie de serviteurs associés autour de lui dans l’exercice du service rendu à sa personne.
Le style Empire existe-t-il? Considérations sur les arts décoratifs à l’époque de Napoléon
Cette conférence se penche sur la pertinence d’une expression célèbre de l’histoire des arts décoratifs, celle de « style Empire ». Florissant à l’époque où Napoléon règne sur la France et une partie de l’Europe, la dernière vague du néoclassicisme est généralement associée au souvenir politique du seul régime impérial. De facto, il tend à associer références esthétiques et pouvoir politique. Mais cette appellation, qui date en vérité de la fin du XIXe siècle, à l’heure où commence à se constituer une méthodologie d’étude des objets d’art, est-elle la plus juste pour comprendre la véritable place et les bonnes références d’un style qui aura précédé la stricte période de l’Empire et qui y aura survécu longtemps?
Conférencier
Sylvain Cordier est conservateur des arts décoratifs anciens au Musée des beaux-arts de Montréal depuis 2013, après avoir été accueilli comme postdoctoral fellow au Metropolitan Museum (New York) puis au Getty Research Institute (Los Angeles). Il est docteur en histoire de l’art de l’Université de Paris-Sorbonne, où il a enseigné l’histoire de l’art français et des arts décoratifs au XIXe siècle. Spécialiste de la période napoléonienne, il s’intéresse tout particulièrement aux frontières, et à leur malléabilité, entre les concepts de beaux-arts et d’arts décoratifs.