Titre : L’enseignement de la lecture/appréciation des œuvres littéraires à l’école primaire : enquête sur les pratiques déclarées et les conceptions d’enseignants québécois
Date : 28 septembre 2017
Lieu : Pavillon Marie-Victorin (Local B-328)
Heure : 09 h 00
Jury :
- Président-rapporteur : Monique Noël-Gaudreault
- Directrice de recherche : Manon Hébert
- Membre du jury : Isabelle Montésinos-Gelet
- Examinateur externe : Jean-Louis Dufays, Professeur, Université catholique de Louvain, Belgique
- Représentant de la doyenne : Michel Lepage
Prière de se présenter à la salle indiquée 10 minutes avant le début de la séance.
Résumé :
Titre de la thèse
L’enseignement de la lecture/appréciation des œuvres littéraires à l’école primaire : enquête sur les pratiques déclarées et les conceptions d’enseignants québécois
Résumé de la thèse
Afin de mieux comprendre les pratiques déclarées d’enseignement et les conceptions d’enseignants à propos de la lecture/appréciation des œuvres littéraires, nous avons mené une enquête par questionnaire auprès d’enseignants québécois des trois cycles du primaire (N=518). Nous poursuivions ainsi trois objectifs : 1) identifier et décrire les pratiques déclarées d’enseignement relatives aux activités, au matériel et à l’évaluation; 2) identifier et décrire les conceptions d’enseignants du primaire à propos des prescriptions ministérielles, de la lecture/appréciation et de son enseignement; 3) comparer ces pratiques et ces conceptions selon les cycles. Les données analysées nous indiquent que l’utilisation des œuvres littéraires est généralisée pour l’enseignement de la lecture/appréciation au primaire, mais à des degrés divers selon les deux portraits de familles d’enseignants que nous avons dégagés par une analyse statistique inférentielle : les plus passionnés (N=360) et les moins intéressés (N=158). Des analyses de corrélations nous permettent d’affirmer que la variable Aimer enseigner la lecture/appréciation est celle qui influence le plus les pratiques déclarées et les conceptions des enseignants quant à la lecture/appréciation des œuvres littéraires.
En ce qui concerne les pratiques déclarées, les périodes de lecture personnelle libre (97,7 %) et les moments de lecture en fin de travail (93,4 %) sont les activités les plus fréquentes chaque semaine. Le matériel utilisé hebdomadairement est constitué principalement d’œuvres littéraires intégrales (66,2 %), de formes/genres variés surtout narratifs (album : 81,3 %; roman : 61,2 %; conte : 55,3 %). Pour évaluer la lecture/appréciation, l’utilisation de questionnaires est fréquente tout comme le recours à des formules plus réflexives. Les enseignants déclarent utiliser ces outils moins pour évaluer le jugement critique (55,0 %) que la compréhension (90,0 %) en lecture des élèves.
Quant aux conceptions des enseignants, la vaste majorité dit enseigner fréquemment les compétences en français, les composantes de la compétence Apprécier des œuvres littéraires, les savoirs et les processus liés à la lecture/appréciation. Les enseignants affirment, en majorité, beaucoup aimer enseigner la lecture/appréciation des œuvres littéraires (69,5 %), et que ce sont leurs gouts et leurs intérêts personnels qui les influencent le plus (82,6 %). Ils expriment des besoins liés au fait de vouloir mieux répondre aux particularités des élèves (60,8 %) et tenir compte de leur progression (42,1 %), comme ils désirent eux-mêmes avoir un meilleur accès aux œuvres (45,9 %) et savoir mieux les choisir (40,5 %) afin, surtout, de donner le gout de lire aux élèves (94,6 %). Sur un plan personnel, la quasi-totalité des enseignants dit aimer lire des œuvres littéraires pour la jeunesse (97,9 %) et partager leur intérêt pour la lecture avec les élèves (95,0 %).
Les comparaisons intercycles montrent qu’il y a des différences significatives pour 50 des 110 variables analysées et qu’elles sont plus marquées du côté des pratiques déclarées (32 variables sur 55) que du côté des conceptions (18 variables sur 55). Les pratiques déclarées et les conceptions des enseignants du premier cycle, qui sont en moyenne plus expérimentés, plus formés et qui aiment davantage enseigner la lecture/appréciation, apparaissent plus favorables à cet enseignement.
Notre recherche démontre que les enseignants du primaire québécois ont, depuis l’implantation du renouveau pédagogique au tournant des années 2000, intensifié leurs pratiques d’enseignement de la lecture/appréciation des œuvres littéraires et que leurs conceptions à ce sujet ont évolué par rapport à des enquêtes précédentes. Devant ce portrait général plutôt positif de l’enseignement de la lecture/appréciation des œuvres littéraires, différents défis demeurent à relever pour les enseignants et d’autres recherches restent à réaliser pour raffiner le grain d’analyse ainsi que pour étudier des pratiques observées en classe.