Longtemps abordé sous l’angle de la tolérance et du respect de la différence, le rapport à l’altérité au Québec est de plus en plus en plus considéré comme une question d’éthique sociale.
Le brouillage des frontières ethniques et de genre, le difficile équilibre entre droits individuels et droits collectifs, entre perspective humanitaire et sécuritaire, la polarisation du débat identitaire, la montée des populismes d’extrême droite et d’extrême gauche sont autant de défis lancés aux institutions, aux praticiens, aux citoyens et aux dirigeants des sociétés dites « d’accueil ».
La conférence vise à rendre compte de l’évolution du discours, des enjeux, des politiques et des pratiques en matière de traitement du fait minoritaire au Québec depuis quatre décennies. Le point de départ de ce survol historique sera l’adoption de la loi 101 en 1977 (et l’accueil des premiers boat people à la fin des années 1970).
Cette analyse permettra également de faire ressortir les temps forts, les avancées et les reculs pour le vivre ensemble durant ces quatre décennies.
Conférencière : Rachida Azdouz
Rachida Azdouz, diplômée en psychologie et en sciences de l’éducation, est psychologue spécialisée en relations interculturelles à l’Université de Montréal. Auteure, clinicienne, chercheuse autonome, analyste dans les médias et formatrice en gestion des conflits de valeurs et de droits. Elle a publié aux éditions Yvon Blais (co-auteure, collectif sur les accommodements raisonnables, 2007), aux PUQ (Collectif sur les histoires d’immigration, 2014), aux PUL (collectif sur le savoir engagé, 2016) ainsi que plusieurs articles sur le pluralisme, la laïcité et les modèles d’intégration dans une perspective comparée. Récipiendaire du prix Ghislaine Coutu Vaillancourt en 2014 pour sa contribution au dialogue interculturel en français. Elle a siégé au Conseil des relations interculturelles du Québec (1997-2001), au Conseil supérieur de l’éducation (2001-2010) et au Conseil supérieur de la langue française (2013 à ce jour). Rachida Azdouz est une actrice et observatrice de la scène interculturelle depuis une trentaine d’années : dans les années 80 en France, puis au Québec depuis le début des années 90.