La métaphore est indissociable de la notion de proverbe ; tous les commentateurs, spécialistes ou non, le reconnaissent. Cette unanimité ne débouche pas pour autant sur des analyses convergentes. Deux aspects de la problématique continuent en effet de donner lieu à des controverses passionnées. D’une part, reste ouverte la question de savoir si la livrée métaphorique est un trait définitoire ou non de la catégorie des proverbes. D’autre part, le problème du statut des proverbes dits métaphoriques continue de faire débat : ne s’agit-il pas plutôt de métonymie ou de synecdoque que de métaphore ?
Nous ne nous occuperons que de la première question, celle qui pose le problème de la place, nécessaire ou non, de l’analogie dans la constitution des proverbes. Notre parcours comportera trois étapes : une étape préliminaire qui rappellera les données du problème, une deuxième étape où nous ferons circuler les différents arguments des « métaphoristes » et une étape finale où nous essaierons de prouver la nécessité de réserver une case proverbiale aux énoncés littéraux fonctionnant — métaphore mise de côté — sur un mode analogue à celui des proverbes métaphoriques. Chemin faisant, émergeront quelques-unes des principales dimensions qui structurent la sémantique proverbiale et qui fondent l’originalité sémiotique de ce type de phrases sentencieuses